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EVA JOSPIN, Au milieu du chemin

Du 09/10/2019 au 14/12/2019
En bref :
Exposition EVA JOSPIN, AU MILIEU DU CHEMIN Exposition du centre culturel Jean-Cocteau Du 9 octobre au 14 décembre 2019 VERNISSAGE mercredi 9 octobre à  18h30 en présence de l'artiste et du comédien Antonio Interlandi (lecture de textes poétiques de Dante et Kenzaburō ÅŒe) Au milieu du chemin de notre vie je me retrouvai par une forêt obscure car la voie droite était perdue. Dante Alighieri, Divina Commedia, 1308-1321 Le voyage mis en scène par Dante dans la Divine Comédie débute dans une forêt. Ayant perdu son chemin, le poète est immergé dans l'obscurité d'un bois « sauvage, épais et âpre ». Amorce d'une quête initiatique, le premier vers du poème est aussi la porte d'entrée de l'exposition que le centre culturel Jean-Cocteau consacre au travail d'Eva Jospin*. Le motif de la forêt est au coeur des recherches plastiques de l'artiste. Telle une obsession, Eva Jospin en étudie avec minutie les formes, la profondeur, en réalisant des oeuvres qui interrogent sa puissance évocatrice. Il ne s'agit pourtant pas d'études sur le motif** : la nature qu'elle façonne dépeint un espace mental qui ébranle le spectateur, que ce soit par le truchement de la tridimensionnalité ou du simple crayon. L'artiste restitue la puissance architecturale de la forêt dans des pièces monumentales en carton brut qu'elle découpe, superpose, ponce et cisèle pour créer des bois denses en haut-relief. Parallèlement, ses dessins, à  l'allure de frises labyrinthiques, en esquissent l'atmosphère onirique et hypnotique. Tels des décors, ces paysages mystérieux envoutent le visiteur qui devient acteur et spectateur de son propre imaginaire. Figuration en trompe l'oeil autant qu'abstraction monochrome, la forêt-théâtre d'Eva Jospin interpelle le spectateur, ouvrant à  une multitude de lectures. Tantôt berceau transculturel de contes et légendes, denrée marchande ou espace de résistance politique, la forêt reflète, à  travers la subjectivité de nos émotions et expériences, un espace apaisant ou terrifiant, de perte ou de découverte. L'oeuvre est « ouverte », écrit Umberto Eco***, le spectateur en est le scénariste. Le choix du carton, matériau modeste et périssable que l'artiste récupère et transforme en oeuvre, est également signifiant. De l'arbre au carton, du carton à  l'arbre, Eva Jospin instaure une réflexion poétique sur la transformation de la nature par l'homme, en renversant son cycle de production. Emblème d'une société de la consommation immédiate et du libre-échange, le carton se plie au temps long de la création artistique et s'inscrit dans une iconographie millénaire, exprimant dans ce paradoxe la fragilité de la relation qui lie l'homme contemporain à  la nature. * Née en 1975, Eva Jospin vit et travaille à  Paris. ** Etudes réalisés à  l'extérieur, dans la nature, devant le sujet. *** Umberto Eco, Opera aperta, 1962.
 Lilas
Publié par : Centre culturel Jean-Cocteau