Les femmes artistes au fil des siècles ont souvent été invisibilisées. Pourtant, elles ont joué un rôle prépondérant dans notre histoire culturelle. Forte de ce constat, HF Ile-de France a lancé, en 2015, les Journées du Matrimoine afin de valoriser l’apport des femmes dans l’art et la culture. Aujourd’hui, le Matrimoine fait écho au Patrimoine, qui, ensemble, forment notre héritage commun.
Un événement national lancé par HF IDF
À l’initiative de HF Île-de-France, le Mouvement HF+ (composé de 10 collectifs) a impulsé les Journées du Matrimoine sur tout le territoire. En 2025, près de 200 rendez-vous seront proposés à l’échelle nationale au travers de parcours, lectures, concerts, conférences, projections, performances ou spectacles de théâtre.
En Île-de-France, l’édition sera riche et prometteuse avec une quinzaine d’événements gratuits à Paris, aux Lilas, à Aubervilliers, Noisy-le-Sec, Romainville, Nanterre, Boissy-Saint-Léger, Le Chesnay-Rocquencourt soit une trentaine de rendez-vous culturels.
Pour fêter les 10 ans d’existence des Journées du Matrimoine, une exposition photo sera organisée à l’Hôtel de Ville, lors de son ouverture au public pour les Journées Européennes du Patrimoine.
L’architecte Renée Gailhoustet, figure emblématique pour Paris et l’Île-de-France
Chaque année, une créatrice du passé est mise en avant pour promouvoir les Journées du Matrimoine. Après Edith Girard, Louise Farrenc, Charlotte Delbo, Roberta Gonzalèz, Assia Djebar Fanny Raoul et bien d’autres, ce sera, pour 2025, l’architecte Renée Gailhoustet (1929 - 2023).
Née à Oran en 1929, elle débute sa carrière dans les années 60 et fonde son agence en 1964. Engagée à gauche, elle se dirige vers la production de logements collectifs, qu’elle envisage à contre-courant des grandes barres d’habitat social standardisé de l’époque. Les ensembles qu’elle réalise se distinguent par leur géométrie complexe, mêlant le béton à la nature environnante.
Un passage de relais entre les créatrices d’hier et celles d’aujourd’hui
Les Journées du Matrimoine sont une mise en perspective entre des artistes du passé et des créatrices contemporaines qui s’emparent des œuvres mal connues de leurs aînées pour les restituer à travers des performances artistiques. Elles effectuent un véritable travail de création tout en valorisant des artistes qui n’auraient jamais dû rester dans l’ombre.
Accessibles à tous·tes, les Journées du Matrimoine concourent à favoriser l’égalité de genre dans les arts et la culture.
Pour cette nouvelle édition, HF Île-de-France a lancé un appel à projets ouvert à toutes les disciplines artistiques.
Des artistes, associations, collectifs et compagnies ont proposé des événements, dont une quinzaine a été retenue, offrant une programmation riche et diversifiée. Tout au long du week-end, du théâtre, des conférences, concerts, expositions, projections et déambulations historiques, seront proposés.
Le Matrimoine, une invitation à découvrir une soixantaine de créatrices dans tous les domaines artistiques parmi lesquelles Renée Gailhoustet, Pauline Oliveros, Marina Tsvetaïeva, Alma Mahler, Marie Bracquemond, Zofia Piramowicz, Melba Liston, Eva Dell’Acqua, Melpo Merlier, Marie de Gournay, Oum Kalthoum, Lilian Briggs, Mary Ellen Bute, Valentine de Saint-Point.
Ces femmes ont été architectes, autrices, poétesses, musiciennes, compositrices, peintresses, actrices, sculptrices, chanteuses … souvent de leur vivant reconnues, mais une fois décédées, oubliées, et pour certaines, volontairement effacées. Leurs œuvres n’ont pas été transmises aux générations suivantes et se sont même vues récupérées par les hommes de leur entourage (mari, père ou frère).
Pourtant ces femmes ont créé et joué un rôle-clé dans l’histoire. Certaines ont défié les pressions sociales pour défendre la cause des femmes et faire avancer leur condition.
Réhabiliter ces femmes en les faisant sortir de l’oubli et les célébrer, c'est faire acte de militance féministe, démontrer qu'à toutes les époques, comme encore aujourd'hui, les femmes et en particulier les créatrices, n'ont pas la place qu'elles méritent dans notre histoire.