Frantz, c’est un jeune cadre dynamique, rassuré par un quotidien parfaitement millimétré. Lorsqu’il apprend la mort de son père, qu’il n’avait pas vu depuis trop longtemps, son existence s’écroule. Face au vide qui s’installe, la routine s’effondre. D’un désir nouveau va surgir un destin imprévu. Avec fracas.
Sur scène, Frantz n’est pas seul. Dans une sorte d’atelierbricolage au fond d’un garage, avec un établi, des outils, des éponges, des cartons, un seau, il y a aussi quatre autres comédiens, qui pourtant ne diront presque pas un mot. Formés à l’art du mouvement, au chant, au mime, au bruitage (ils se sont rencontrés à l’École internationale de théâtre Jacques-Lecoq, l’une des plus prestigieuses écoles du monde), ils vont sonoriser les actions de Frantz, peut-être même ses pensées. D’une inventivité folle, ils nous racontent ici avec humour et poésie les aventures d’un personnage finalement pas si seul.
La simplicité du dispositif scénique, loin de tout artifice spectaculaire, est remarquable. En créant des atmosphères sonores saisissantes, les artistes nous transportent dans une histoire sensorielle pleine de délicatesse et de malice. On quitte la salle remués en nous interrogeant à notre tour : que reste-t-il lorsqu’une part de nous-même nous est enlevée ?
