Descriptif :
« Puisqu’on me taxe de monstruosité, me disais-je, puisque je suis déchu, socialement reprouve?, autant jouir du bénéfice de mon ignominie. »
A la mort de sa grand-mère, le jeune comte Henry de Kehlmark revient dans son pays natal. Accompagne? de sa confidente Blandine, qui l’aime en silence, il s’installe a? l’Escal-Vigor, château familial dominant la paisible ile de Smaragdis. La?, le châtelain s’éprend de Guidon, jeune paysan a? la beauté? lumineuse, et vilain petit canard d’une famille de notables envieuse de la fortune des Kehlmark. Leur histoire se mue en une passion tragique, martyrisée par une communauté? a? la morale étroite.
Paru en 1899, Escal-Vigor est l’un des premiers romans a? traiter ouvertement de l’homosexualité? masculine, ce qui valut a? son auteur un procès fameux. Arme? de son écriture a? la fois rude et très imagée, qui rappelle la peinture flamande, Georges Eekhoud donne corps a? la violence des préjugés et de la pression sociale qui frappent les homosexuels. Escal-Vigor lui vaut d’être accuse? d’« infraction a? la loi sur les délits de la presse ». Il est juge? a? Bruges. Presse catholique et libérale se déchirent. Une grande mobilisation en sa faveur se déploie en France et en Belgique : André? Gide, Emile Zola, Felix Fénéon, Octave Mirbeau, Pierre Louÿs, Anatole France, Paul Valery, Alfred Jarry et bien d’autres multiplient pétitions et lettres ouvertes. Georges Eekhoud est finalement acquitte?.
La mise en voix par nos acteurs de ce texte méconnu et rare, outre le sujet abordé, révèle une écriture bouleversante et exceptionnelle qu’il nous importe de partager en votre compagnie.
Avec Ludovic Lemarié, Yann Palheire, Willy Michardière
Soirée programmée dans le cadre de notre projet « Escal-Vigor, trois jours de lutte contre la haine LGBT en milieu rural », soutenu par la DILCRAH.